samedi 31 août 2013

Le formidable voyage de Missi Beaumont - Ingrid Law

Cet été, je suis partie quelques jours en vacances,
Dans mon sac, cinq ou six romans, largement de quoi lire pour ces quelques jours,
Et puis en arrivant chez les Soeurs JACk, la plus grande me tend ce roman,
En me disant : "Je viens de le finir, il est trop bien!"

Cet été, je suis partie quelques jours en vacances,
Et j'ai commencé par lire ...

Le formidable voyage de Missi Beaumont
d'Ingrid Law
Collection MilleZime
Bayard Jeunesse, 2013.

Quatrième de couverture:
Depuis qu'elle est toute petite, Missi Beaumont attend son treizième anniversaire. Car, dans sa famille, chacun est doté d'un pouvoir qui se manifeste ce jour-là. Son frère aîné peut produire de l'électricité, et le cadet, déclencher des tempêtes. Quant à sa mère, elle fait tout parfaitement. Missi, elle, aimerait savoir voler ou remonter le temps.
Mais la veille de sa fête, son père a un accident de voiture et il est hospitalisé loin de chez lui. Décidée à le rejoindre coûte que coûte, Missi monte clandestinement dans le car d'un livreur de bibles, rejointe par ses frères et deux voisins de leur âge. Missi va découvrir son pouvoir mais ausis l'amitié et l'amour ...


Se découvrir plus grande, savoir que l'on grandit et que notre corps n'évolue pas forcément comme on le souhaiterait, les joies de l'adolescence. Dans la famille Beaumont, tout bascule à 13 ans. Malheureusement Missi se retrouve dans une maison bouleversée le jour de son anniversaire. Rien ne se passe comme prévu. Elle a besoin d'aller voir ses parents. Elle doit voir son père souffrant et discuter avec sa mère. 
Un voyage semé d'embuches, une autre manière de mieux se connaître. Missi en saura plus sur elle-même, mais aussi sur ses frères avec qui elle vit cette aventure. Dans cette famille, il y a ce secret, chacun a un pouvoir. Mais dans les autres familles, il y a aussi des secrets, bien gardés. Missi s'en aperçoit au fil de ce roadtrip, en discutant avec Will.

Il y a une touche de ce n'importe-quoi, la rencontre avec une famille particulière, et ce mélange de personnages qui, a priori, n'auraient pas réussi à se supporter. J'aime les livres comme ça. Grâce à l'écriture d'Ingrid Law, j'ai basculé dans ce bus, sur les routes des États-Unis avec Missi. J'avais envie de m'asseoir avec elle à côté des cartons pleins de bibles roses et de voir les tatouages de Lester, car en ce qui concerne le pouvoir de Miss, il y a une histoire étrange de tatouages...

Ce roman fut un coup de coeur, je le recommande à tous, à partir de 10 ans



La couleur jaune et l'image du bus, mais aussi l'histoire un peu déjantée de cette famille et de ce roadtrip, m'ont fait penser au film Little Miss Sunshine. Je l'avais adoré. Même si tout ne se passe pas bien lors du voyage, chaque membre de la famille en apprend un peu plus sur les autres pendant une aventure pleine de rebondissements. 



 

vendredi 30 août 2013

Le coeur des louves - Stéphane Servant

Le coeur des louves
de Stéphane Servant
Collection doado
Rouergue, 2013.

Quatrième de couverture: 
Célia est arrivée seule, à la fin de l'été. Livrée à elle-même dans la vieille maison, elle attend sa mère. Le village est toujours pareil, perdu au fond de la vallée, avec ses montagnes couvertes de forêts et son lac Noir. Leur retour réveille de vieilles histoires. Celles d'une grand-mère à la réputation sulfureuse. Car ici, tout le monde se connaît depuis toujours. On s'aime trop ou on sa hait et ce sont les hommes qui font la loi, par la force s'il le fait. Pour découvrir ce qui se cache sous la surface des choses, elle devra se tailler un chemin, entre mensonges et superstitions. 
Et se faire louve pour ne pas être proie. 


Ce livre attend patiemment sur mon bureau. Il m'est toujours difficile de parler des livres qui m'ont dérangée, bouleversée, émue. 

Comment parler de ce roman ? 
Comment vous donner envie de le lire, tout en disant également qu'il est dur, sombre, et triste ? 
Comment laisser filtrer dans mes mots, cet univers particulier qu'est un village perdu au milieu des montagnes, dans lequel tout le monde se connaît, ce qui est bien, mais aussi lourd à porter ? 
Comment évoquer ces liens familiaux compliqués, mais si forts entre les trois femmes ? 

Comment vous dire, que je me suis sentie louve au milieu de la forêt en pleine nuit à la lecture des mots de Stéphane Servant ?

Il y a les récits de deux jeunes filles, qui semblent s'intercaler, au début du roman. Puis ... Je réfléchis aux mots à utiliser... J'ai envie de parler de la construction, de ces chapitres qui s'alternent. Des jeunes filles qui grandissent. Des amitiés qui se créent sur fond de passé plein de non-dits et de secrets lourds à porter. Des liens qui se dévoilent peu à peu entre les personnages. Mais je ne veux surtout pas gâcher la surprise et toute la richesse de ce livre. L'auteur réussit à nous plonger dans les vies de ces femmes, qui ont toutes un lien entre elles en fin de compte. On découvre peu à peu ce qui a pu se passer, ce qui aurait du se passer, ce qui s'est réellement passé. 

Les révélations font froid dans le dos par moment. La vie peut être cruelle, surtout quand l'on vit dans un village de petite taille, sans beaucoup de communication avec l'extérieur. Chacun sait, mais tous se taisent. Les murmures transportent des histoires qui s'amplifient avec le temps et les générations. 

Les louves grognent, comme on aimerait faire exploser sa colère. Les forêts donnent un sentiment de liberté, mais renferment sur soi-même. Les relations humaines demeurent compliquées.

Un roman COUP DE COEUR

Un de ceux que je conseillerai pendant un petit moment. Un de ceux que je relirai quand j'en aurai le temps. Un de ceux qui laissent une marque dans ma vie de lectrice. Un de ceux, dont la lecture donne l'impression d'avoir changé, grandi, mûri. Un de ceux que je vous conseille chaudement.

jeudi 29 août 2013

Cupidon Power - Luc Blanvillain

Cupidon Power
de Luc Blanvillain
L'école des Loisirs, 2013 (Il sort aujourd'hui même d'ailleurs, sauf erreur de ma part !)

Présentation de l'éditeur: 
J’ai un superpouvoir.
Si j’avais pu choisir, j’aurais pris Superman, Batman, ou Dieudufoot, comme tout le monde. Mais je n’ai pas eu le choix. Je n’ai rien demandé.
Mon superpouvoir m’est tombé dessus un jour à la récré. J’ai transmis un message à une fille de la part d’un garçon, et hop, c’était parti. Elle était amoureuse de lui. Désormais, ça marche à tous les coups, pour tout le monde, sauf un.
Mon pouvoir, je n’ai pas le droit d’en profiter moi-même pour que Célia Walkington, la plus belle fille du monde, me dise oui plutôt que non. C’est injuste, et c’est dur à supporter.
Heureusement, je ne suis pas seul dans l’épreuve.
J’ai mon chien, Tilby, mon petit frère, Milo, ma meilleure amie, Dorothée. Et puis madame Yvonne, qui est très vieille et très cultivée. C’est elle qui a trouvé le nom de mon superpouvoir, celui du dieu de l’amour dans l’Antiquité : Cupidon, Cupidon Power.
C’est elle aussi qui va me donner quelques idées pour l’utiliser autrement…


Pour ce qui est de l'histoire, tout ce qui précède, suffit largement. En ajouter, serait criminel ! Loin de moi l'idée de vous révéler comment Mme Yvonne va devenir l'idole de deux mafieux russes... Je m'égare... 
Un roman drôle, dans lequel on retrouve la vie au collège. Les couples qui se forment, l'envie d'être avec untel ou untel. Mais cela ne serait pas un bon roman, ou une histoire qui emporte, s'il n'était que la pâle copie de ce que l'on vie quotidiennement. Luc Blanvillain tire l'intrigue par les cheveux, et embarque le lecteur dans des aventures un peu farfelues, mais tellement plaisantes. 

On rit, même si parfois il y a un peu trop de coeurs dégoulinant du Cupidon Power. D'ailleurs cette Célia Walkington est-ce si bien d'être son prince charmant, aimé à la folie ? 

Dans les actualités de Luc Blanvillain, la sortie au Livre de poche, la semaine prochaine du roman Un amour de geek, que j'avais beaucoup aimé, peut être aussi car je suis amoureuse d'un geek ! 


mercredi 28 août 2013

Un livre libéré chez les Soeurs JACk

Un livre laissé sur la table du salon,
Un livre laissé pendant les vacances d'été,
Un livre laissé chez les cousines JACk.

"Oh, trop cool ! Je voulais l'acheter ! Et après on le relibérera !"


Livre libéré n°116: Soeurs Sorcières - Livre 1 de Jessica Spotswood

Et puis sans que cela soit prévu, un autre mis sur la table du jardin


Livre n°117: Mon papi et moi, et Mamie Cochon de Marjolin Hof

mardi 27 août 2013

Mon papi et moi, et Mamie Cochon - Marjolin Hof

Mon papi et moi, et Mamie Cochon
de Marjolin Hof
Collection Castor Poche
Flammarion, 2013.

Quatrième de couverture: 
"Mon papi et moi, on a regardé le cochon manger la pile de crêpes.
- Comment allons-nous l'appeler ? a demandé mon papi.
- Mamie.
- Mamie ?! s'est-il exclamé. Quelle drôle d'idée ! "
Avec ce papi peu ordinaire, pas le temps de s'ennuyer: la petite fille peut dormir avec Mamie Cochon ou décider de se changer en rhinocéros ! C'est certain, ces deux-là sont faits pour s'entendre ...


Lors de la lecture de la première histoire sur les douze, je me suis dit: "Mais c'est quoi ce bouquin, dans lequel ça n'a ni queue, ni tête?!". Puis j'ai continué à lire. Et j'ai trouvé les histoires entre la petite fille et son papi très justes, même si elles peuvent paraître un peu folles. Les enfants ne prennent-ils pas tout au pied de la lettre ? Quoi de plus normal qu'un papi qui sert de l'herbe à sa petite fille, lorsque celle-ci a décidé de devenir rhinocéros plus tard !

Il n'est pas question de vacances, pendant lesquelles les oiseaux gazouillent et l'été est passé à lire et à cuisiner des gâteaux, dont la bonne odeur envahit la cuisine, avec sa grand-mère, ou à partir à la pêche avec son grand-père.

Une petite fille et un papi, ça ne s'entend pas forcément bien, des fois on se dispute, cela arrive aussi que l'on s'ignore, car il est nécessaire de passer du temps tout seul.

Une petite fille et un papi, lorsqu'ils passent des vacances ensemble, ont envie de prendre du bon temps et de s'amuser aussi. On sent au fil de toutes les histoires, une forte complicité entre les deux personnages. La narratrice est la petite fille, d'après ce qu'elle raconte, son papi la suit toujours dans ses idées un peu folles. 

Une petite fille et un papi apprennent l'un de l'autre. Le papi partage sa sagesse (ce mot fait très pompeux, mais je n'en ai pas trouvé d'autre pour exprimer, le partage de petites connaissances de la vie, de la mort, du danger ...) La petite fille diffuse un air de bonne humeur et une flopée de rires dans la maison de son papi. 

Mon coup de coeur: L'histoire qui est intitulée L'ordinateur

Un matin, la petite fille annonce à son papi, qu'il doit déjà se préparer à l'idée qu'un jour elle ne viendra plus passer les vacances chez lui, car elle sera trop grande, elle aura un amoureux et elle sera très occupée. Alors pour ne pas se sentir seul, elle lui conseille de s'acheter un ordinateur, pour jouer avec d'autres papis, qui sont peut être seuls aussi. Le papi fait mine de ne pas entendre, il se bouche les oreilles, il ne veut pas savoir, il ne veut pas se rendre compte. (N'est ce pas ce que tous les adultes aimeraient faire lorsqu'ils voient leurs enfants grandir?). Puis l'ordinateur arrive. La petite fille se rend compte que son papi la délaisse, pour jouer sur son ordinateur. Ce n'est pas du tout ce qu'elle avait prévu. 
Le temps passe. C'est vrai, un jour où l'autre on ne va plus passer ses vacances chez ses grands-parents, mais d'ici là, il faut profiter de l'instant présent. 

Sous leurs airs de folie, ces douze histoires sont toutes pertinentes. Il y a beaucoup de n'importe quoi, et aussi tellement de vrai. Les histoires sont assez courtes, et parfaitement adaptées aux lecteurs qui lisent tout seuls depuis pas si longtemps. 




lundi 26 août 2013

Libération de livres estivale avec les Soeurs JACk

C'était pendant les vacances,
Il y a des mains qui m'ont aidé à préparer cette libération de livres,
Il y a les trois Soeurs JACk, qui sont venues avec moi. 


Il faisait beau, nous somme parties, dans les rues d'une ville que je ne connaissais pas vraiment. 
Elles avaient repéré les endroits propices à la libération de livres. 
Elles savaient où libérer les livres pour que d'autres les trouvent. 

À l'entrée du jardin public...


Près de la Poste ...

"Un livre avec des petites bêtes, alors qu'il y en a pleins dans les fleurs, c'est drôle ! "


Du bleu, pour lire aux toilettes, ou dans la cabine téléphonique, à qui il manquait quelques vitres...

 

Il faisait chaud, le soleil tapait au dessus de nos têtes ...


Près de la fontaine, car  ce livre avait besoin de se rafraîchir...


Chez des amies et pas très loin de la moto de Michel, le tatoueur..


Et pour ce livre, Bitumia, sur la pollution automobile, 
une rue piétonne pleine de verdure ! 


Ce fut agréable de partager cette libération de livres.
Ce fut agréable de libérer les livres autrement, de ne pas être seule à choisir le livre, et l'endroit.

Dédicace spéciale aux Soeurs JACk. À refaire, ailleurs, une autre fois, sans hésitation. 

dimanche 25 août 2013

Le dimanche, je relis les histoires d'un écrivain

Le dimanche, l'écrivain passe de la maison au jardin,
Le dimanche, je relis les histoires de Christian Rivage et de Gérald, car elles continuent.
C'était l'année dernière, j'avais lu Un écrivain à la maison, de Roland Fuentès, édité par Syros en 2010. 
C'était l'année dernière, c'était

Aujourd'hui Roland Fuentès continue de faire vivre cet écrivain, un peu particulier, en le faisant passer par le jardin...

Un écrivain dans le jardin
de Roland Fuentès
Couverture illustrée par Serge Bloch 
Collection Tempo
Syros, 2013. 

Quatrième de couverture: 
Christian Rivage, l'écrivain préféré de Gérald, vit maintenant à Saint-Cloque, juste au-dessus de chez lui ! Tout va pour le mieux dans le meilleur des immeubles, jusqu'à ce qu'une statuette romaine soit découverte par hasard dans le jardin de la grand-mère de Tomate. Passionné d'Histoire, l'écrivain se met en tête de creuser la pelouse de la vieille dame, et le voilà qui reçoit bientôt de pénibles lettres de menace qui vont perturber l'écriture de son prochain roman...

Les enfants s'organisent, épient la cache d'escalier pout tenter de découvrir qui menace l'écrivain Christian Rivage. Il est au plus mal, il n'arrive plus à aligner deux mots sur le papier pour son roman. C'est sympathique et drôle. Il y a une pointe de suspens, qui ravira le lecteur. Mais qui donc réalise tous ces méfaits ? 
Comme dans le premier livre, Gérald se révèle très débrouillard, même si Tomate, une jolie fille, lui fait parfois détourner le regard. 
Une bonne suite, une couverture qui a tout de suite accrochée mon regard. Et d'ailleurs...

La nouvelle couverture d'Un écrivain à la maison de Roland Fuentès, réédité en 2013. 


samedi 24 août 2013

Une libération de livres au Thabor

C'était pendant mes vacances, 
Récit d'une libération de livres, et d'une tentative de visite de bibliothèque, 


Pour une fois, que je ne travaille pas en milieu de semaine,
Pour une fois, que je ne travaille pas un jour d'ouverture des bibliothèques municipales,
Pour une fois, que je peux aller fureter en dehors des Champs Libres,
Pour une fois, je décide de me rendre à la bibliothèque Lucien Rose.


Sur le trajet, il y a le Parc du Thabor. Je prends avec moi, un sac de livres à libérer.
Des livres qui ne doivent pas prendre la poussière chez moi,
Des livres à partager, avec d'autres lecteurs, que je ne connais pas,
Des livres posés dans un lieu public,
Des livres à trouver au hasard d'une promenade.


Je n'ai pas de chance. J'aurai dû vérifier avant.
Je suis là, espérant que l'affiche disparaisse, si je cligne fort des yeux.
J'ai envie de venir ici, depuis que cette bibliothèque est sortie de terre.
Je devrais revenir une autre fois.



Ce n'est pas si grave, des livres attendent leur libération.
Dans les allées pleines de promeneurs, je dépose des livres, ici et là.
Je m'amuse à trouver des endroits discrets.


 Je profite du soleil, à défaut des rayons pleins de livres de la bibliothèque.



 Peu à peu mon sac se vide. La promenade touche à sa fin.



Pour conclure...
De mon côté, je bois un café sous les arbres, de la Brasserie du Thabor.
Du vôtre, si vous en avez envie, pour découvrir les autres livres libérés... C'est ICI.

À l'école, tu vas devoir te passer de ta tétine ...

Parfois il y a des histoires pour quelque chose. 
Ce sont des histoires qui ne sont pas que là pour rêver. 
Parfois il y a des histoires écrites par des adultes, pour faire passer un message à l'enfant. 

Aujourd'hui l'art de dire à un enfant, qu'il serait temps d'arrêter de sucer sa tétine. 



Pour commencer il y a un album que j'aime beaucoup ...

Ma tétine chérie 
de Maribeth Boelts et de Kathy Parkinson
Calligram, 2006.

Timi le lapin a eu une tétine pour se calmer lorsqu'il était un tout petit bébé. Puis il l'a gardée. Il pouvait tout faire avec, parler, marcher, jouer... Un jour il se rend chez le dentiste, qui lui conseille d'arrêter de la prendre, sinon il risque d'avoir des dents de travers. Il lui donne une astuce, qui n'est pas révélée au lecteur dans un premier temps. Puis au fil de l'histoire, on comprend. 
Timi le Lapin ne doit plus avoir sa tétine toujours sur lui. Il doit la laisser dans sa chambre. Il n'a pas interdiction de la prendre, non juste de la sortir de sa chambre. Au début lorsqu'il jardine avec sa maman, il fait un aller-retour dans sa chambre, pour un petit câlin avec sa tétine. Puis peu à peu les activités deviennent plus intéressantes que la tétine. L'espace autorisé pour la tétine réduit peu à peu, de la chambre, on passe au lit, puis à une simple chaise. Timi Lapin finit par ne plus avoir besoin de la tétine et elle disparaît dans le bazar de sa chambre. 
Une histoire qui peut donner envie d'imitier Timi le Lapin. Une manière d'arrêter la tétine, qui est douce, mais quand même restrictive, pour être efficace. Ce que je préfère: le rôle de la maman en plein milieu de la nuit. Lorsque Timi se réveille, et réclame sa tétine, sa maman lui propose d'essayer de se rendormir avec une histoire plutôt de prendre tout de suite la tétine.

Un album bien fait que je conseille aux enfants de 2-3 ans pour qui c'est le moment d'arrêter la tétine (et à leurs parents!) .  

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Et puis il y a l'album de Catherine Dolto ... Je le cite, car l'auteur est connu, car vous le trouverez en librairie, mais sur le sujet il y a beaucoup mieux. 

Y'en a marre des tototes
de Catherine Dolto et Colline Faure-Poiréé
illustré par Frédérick Mansot
Gallimard Jeunesse, 2007. 

Déjà il y a l'utilisation de ce mot "totote", comme pour bêtiser encore plus cet objet. Et puis il y a la culpabilisation, 
"C'est bien jusqu'à trois mois, mais après ça ne sert plus à rien et c'est même un peu ridicule"
Trois mois... Trois ans, personnellement j'aurai dit. Une tétine à lâcher en même temps que les couches, et que l'entrée à l'école. 
Et puis il y a ce passage sur les parents, 
"Il y a des parents qui ne nous aident pas à nous en séparer. Même si on fait exprès de perdre nos tototes, ils en rachètent tout le temps."
Pour rencontrer des parents et des enfants très régulièrement, dans mon travail, qui est dentiste pédiatrique, je peux dire, que c'est vrai que certains parents n'aident pas, qui ont envie que leur enfant reste leur tout petit bébé, mais je n'ai pas vu d'enfant qui se rebellait contre son père ou sa mère, car celui-ci l'obligeait à mettre la tétine dans la bouche. 

Alors non, et non, ce livre je vous le déconseille. Il y a d'autres manières de dire à l'enfant qu'il doit grandir et à ses parents qu'il faut le laisser devenir un enfant et plus un bébé. Ce livre me donne l'impression d'un index pointé vers l'enfant et ses parents, disant "Ohlala, c'est mal. Quelle horreur ! C'est pas bien du tout ! "... 
Personnellement je passe et je choisis l'humour !

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La tétine de Nina
de Christine Naumann-Villemin
illustré par Marianne Barcilon
L'école des loisirs, 2004. 

Nina a réponse à tout, lorsque sa maman lui dit qu'elle ne pourra pas garder éternellement sa tétine. En promenade, à la piscine pour aller au travail, à son mariage, pas de problème, Nina se voit très bien avec sa tétine dans la bouche. Lors de cet échange questions-réponses, l'accent est mis sur le défaut de prononciation provoqué par la tétine. 
Puis Nina décide d'aller se promener et tombe sur le Grand Méchant Loup... On se doute que Nina finira sans tétine. Mais de quelle manière ? Je ne gâcherai pas la surprise. 

Une histoire simple, et en même temps très drôle et très rythmée. Approuvé par Capucine, qui l'a lu et relu, lorsqu'elle a pris la décision d'arrêter la tétine. 


Il avait déjà été question d'histoires avec des suceurs de tétine, à plusieurs reprises...
Anna jette ses tétines de Kathleen Amant
Tétine Ier de Pef

Et bien sûr l'incontournable Tétine Man !
Tétine Man de Christophe Nicolas et Guillaume Long
Tétine Man est le plus fort de Christophe Nicolas et Guillaume Long
Tétine n'a peur de rien de Christophe Nicolas et Guillaume Long

vendredi 23 août 2013

Kako le terrible - Emmanuelle Polack et Barroux

Kako le terrible 
d'après un véritable fait divers qui eut lieu au Jardin des Plantes de Paris en 1903
d'Emmanuelle Polack
et de Barroux
La Joie de Lire, 2013. 


Il y eut à la Ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, un hippopotame nommé Kako. Cette histoire est vraie. Le gardien ne s'appelait pas Séraphin. Mais Kako fit bien des victimes. J'aime cette idée de reprendre un fait divers, qui a du animer les visiteurs du Jardin des Plantes, il y a un siècle. Y a-t-il encore beaucoup de gardiens de zoo qui meurent dévorer par les animaux, dont ils prennent soin ? 

J'aime cette idée de parler d'animaux qui étaient gardés dans des conditions de captivité différente, à celles d'aujourd'hui. La visite au zoo sera peut-être différente la prochaine fois. 

Et puis dans cet album par-dessus tout, j'aime le travail de Barroux. Il a su associer le texte récent d'Emmanuelle Polack, l'adaptation d'un fait divers pour les lecteurs de maintenant, avec le véritable fait divers, vieux de plus de 100 ans. Il y a vraiment Kako dans ces pages. 


Pour représenter le corps de l'hippopotame, Barroux a découpé des cartes postales comme celle-ci, qui sont des photos de Kako. De petit, il devient énorme, dans la réalité mais aussi dans la double-page. Kako prend de plus en plus de place. D'un morceau de carte postale au début, il se transforme en un assemblage de plusieurs à la fin.

Un album tout en longueur, dont j'ai apprécié le graphisme et la réalisation. Un album coup de coeur, comme pratiquement tous ceux de Barroux que j'ai lus.

jeudi 22 août 2013

L'imagier - Delphine Chedru

L'imagier 
de Delphine Chedru


C'est étrange, l'association d'un auteur et d'un créateur de tissu, Petit Pan.
C'est étrange, mais l'idée m'a plu.
C'est étrange de découvrir plus de 100 mots colorés par des motifs imprimés.

Rien qu'avec sa couverture, cet imagier me plaît. Une pomme et une poire. Et du rouge, j'aime bien le rouge. On le retrouve très vite sur le camion de pompier, qui semble filer à toute allure. 
Au départ, les mots sont simples. Ils nomment les objets que l'on trouve dans la chambre d'un enfant. Les mots se suivent, comme si on arpentait la maison, pièce par pièce, et que l'on regardait autour de soi. Les jouets, puis les ustensiles de cuisine. Dans les premières pages, on retrouve le quotidien des enfants. Les tissus sont découpés pour former une partie de l'objet, ensuite il y a le lait, cette fois le tissu tapisse le fond de la page, et le blanc du lait ressort sur les petits pois noirs sur gris. 

Après avoir enfilé un manteau, des moufles et mis une écharpe et un bonnet, le lecteur est poussé dehors pour découvrir le jardin, les fleurs, mais aussi un grand nombre de fruits et de légumes. Ainsi de suite, par association d'idées, comme si l'enfant parcourait le jardin, de la même manière qu'il l'aurait fait dans la maison, on découvre les animaux, le paysage avec l'herbe, le soleil, ou encore les nuages. À partir de sa petite chambre, de son petit univers, le lecteur est  invité à voir plus grand, à regarder plus loin, vers le jour, la nuit et les étoiles

Toutes les vingt pages environ, les objets, précédemment cités, prennent vie dans une mise en scène. On retrouve le lapin avec la trompette et la poupée qui part en ballade sur le camion de pompier. 

Bien plus qu'un catalogue, je trouve que cet imagier est rempli de poésie. Voici un beau travail d'édition, une mise en relation réussie entre des créateurs, qui associent des mots, des couleurs, des textures. 

Coups de coeur particuliers pour le livre (il y a le rouge encore, et les deux couettes de la petite fille), l'aubergine (le tissu avec les motifs violets, convient parfaitement à ce légume) et la double-page la montagne et la mer (tout simplement magnifique).


Pour suivre les actualités de cette toute jeune maison d'édition, il y a le site internet Marcel & Joachim, ainsi que la page Facebook. J'espère à bientôt pour d'autres belles découvertes, aussi délicieuses que cet imagier. 

mardi 20 août 2013

Le jardin du Thabor - Libération de livres

C'est l'été, le ciel est bleu, faiblement tacheté de blanc. 
Les fleurs doivent être belles. 
Cela doit être agréable de lézarder au soleil. 

Il me faut une excuse pour aller me promener, une petite pile de livres à libérer me tend les bras. 
Quelques coups de ciseaux et un peu de colle plus tard, les livres sont prêts. 
Un peu de monnaie dans les poches, mes clefs, mon téléphone pour prendre les photos. 
C'est parti !

Direction: Le jardin du Thabor, centre-ville de Rennes (Ille et Vilaine - Bretagne)



Des escaliers à monter. Un livre laissé au pied des marches. 
Ça sent bon la lavande. Ça bourdonne intensément. 




Tout en haut, l'entrée du parc. La vue est belle.
Un livre profitera de cet horizon. Mais pas trop longtemps...
Un livre libéré aime retrouver un lecteur, pour une nouvelle fois partager son histoire. 


    


Chaque tome de la série Les filles au Chocolat de Cathy Cassidy trouvera sa place. 
Au milieu des fleurs ...




.... Comme pour assortir les couleurs. 




Un banc puis un autre. Des fleurs, mais aussi des oiseaux. 
Les promeneurs déambulent dans les allées, puis s'assoient pour discuter ...



Un kiosque pour des musiciens potentiels. 
Un personnage de roman, qui aurait peut être aimé jouer ici un soir d'été. 




Un banc public pour Balthazard ...




Puis un autre livre sur un autre banc ...
Je l'ai déposé, puis je suis repassée. Il y avait une dame en train de le bouquiner. 
Petit plaisir personnel. Je me suis assise en face pour l'observer. 
C'est pour ces moments volés que je prends plaisir à libérer des livres. 


    


Une vieille tante qui ronchonne. 
Des enfants qui ne peuvent pas retourner sur le toboggan. 
Pourquoi rester sage sur le banc alors qu'il y a là, juste devant, de multiples jeux ? 
C'est une folie ! Une torture ! 

Acte militant en faveur des enfants !



Peu à peu je me retrouve de l'autre côté du Parc du Thabor...
J'espère que Pomelo appréciera la vue !



Juste le temps de libérer encore quelques livres...




Ma promenade s'achève, avec ces deux livres. 




La fin sera un café à la terrasse de la Brasserie du Thabor, 
Tout en lisant un livre, qui se laisse dévorer, 
en attendant d'être libéré, lui aussi, un autre jour...