dimanche 5 février 2012

Le dimanche, je relis Delphine de Vigan

Le Dimanche, je relis *33*
Rien ne s'oppose à la nuit - Delphine de Vigan
JC Lattès, 2011.

Depuis que j'ai écrit cette chronique (28/10/2011), ce livre a remporté de nombreux prix. Tant mieux ! Je profite de ce dimanche pour vous (re)donner mon avis. Bonne lecture !


Bref parlons du livre de Delphine de Vigan !

Quatrième de couverture: Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre comme tant d'autres familles, le pouvoir de destruction du verbe et celui du silence. 
Lorsque je commence la lecture d'un livre, je n'aime pas être influencé par les avis des autres, un "Ce livre mérite d'être lu" me suffit largement. Pour le reste je fais confiance au lecteur qui me conseille. C'est pourquoi lorsque je reçois un livre inconnu comme ce fut le cas pour Rien ne s'oppose à la nuit (un choix "presque" au hasard dans une liste de titres de la Rentrée littéraire proposés par PriceMinister), je n'aime pas lire les avis sur les autres blogs, ou alors je ferme les yeux dès que l'on commence à avoir des détails sur l'histoire, comme les moments des films qui commencent à faire peur. Je ne veux pas connaître les détails. Mon plaisir a été gâché pour la m$£%h*&lhg% dans Rien ne s'oppose à la nuit , alors je ne ferai pas la même erreur. 
Je répondrai simplement à quelques questions de manière brève mais explicite pour vous donner envie de lire cet ouvrage, car oui il mérite d'être lu, et plutôt deux fois qu'une.

Un journaliste imaginaire (alias Uji): Bonjour Kik, Rien ne s'oppose à la nuit, le dernier livre de Delphine de Vigan semble vous perturber. Vos yeux s'attardent sur la couverture de l'exemplaire que vous tenez dans les mains en ce moment. Votre regard semble perdu dans le vide. Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de ce roman? 

Kik:  Bonjour, Merci de m'avoir invitée pour parler de Rien ne s'oppose à la nuit. J'observe ce livre car je ne sais pas par quoi commencer. Le mot "roman" sur la couverture tout d'abord. Je réfléchis à l'expression "Roman autobiographique". Existe-t-elle? Peut-on l'utiliser pour définir une autobiographie où les noms semblent remplacer par des pseudonymes (quelques remarques le laissent penser mais on n'est sûrs de rien), où l'auteur assume la part de fiction et la part d'interprétation personnelle de la vie de sa mère. Une autobiographie arrangée à la sauce de l'auteur, la vie d'un père ou d'une mère enguirlandée, embellie (... ou pas), ça s'est déjà vu, mais là il y a quelque chose en plus...

Uji: Quelle est cette chose ? Quel est l'élément qui vous a plu dans cet ouvrage en particulier ? 

Kik: L'auteur retrace la vie de sa mère autour d'événements marquants.  De plus, par un système d'alternance des chapitres, elle livre au lecteur son ressenti personnel sur son travail d'écriture. Comme si entre chaque contraction, la femme sur le point d'accoucher nous exposer l'emplacement, l'intensité, la durée de la douleur ressentie. Comme si après chaque scène d'un film, on avait un morceau du making-off. 
Delphine de Vigan réussit à interpeller le lecteur sur la vie de sa mère en particulier et celle de sa famille maternelle en général, mais aussi sur sa démarche d'auteur. Le livre semble naître sous nos yeux, au fil des pages.  J'ai eu l'impression de lire un roman "brut", d'avoir reçu un manuscrit fraîchement sorti des entrailles de l'ordinateur de l'auteur, d'être dans son bureau avec elle, de sentir ses angoisses. Alors que non, c'est bien un livre édité, qui est passé par des commissions éditoriales et tout le tintouin (enfin je suppose).  Je ne suis pas dupe, il y a bien dû avoir des retouches, des rererelectures, des conseils donnés par untel ou untel, mais on ne les perçoit pas. Et c'est ça le plus magistral à mes yeux. 

Uji: Il paraît que l'histoire familiale de Delphine de Vigan est pimentée, qu'il y a des histoires croustillantes, vous pourriez nous en dire un peu plus ? 

Kik: Non. Vous révéler des informations, serait gâcher le travail d'écriture. La sensation qu'à le lecteur de découvrir peu à peu les secrets de famille. On ne révèle pas un secret en 2s, non. On amorce la conversation, on hésite, on essaye d'aller vers le sujet sensible, on le contourne, puis on y revient et là on dit ce qui nous pèse. Je ne dirai rien de plus. 

Uji: Quelques mots supplémentaires sur ce livre quand même !! Allez !

Kik: Non. Mais si vous voulez je vous le prête !

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