J'ai joué avec les loups
de Gabriel Janer Manila
Bayard Jeunesse, 2013.
Quatrième de couverture:
Un jour, à la tombée de la nuit, un homme que je n'avais jamais vu s'est présenté chez nous. J'avais six ans. L'étranger a donné des sous à mon père, m'a pris dans ses bras et m'a hissé sur son cheval. On est partis . Mon père m'avait vendu comme on vend une chèvre.
Il vit quelques temps avec un gardien de chèvres dans la montagne, puis l'enfant se retrouve seul. Il croise très peu d'humains, uniquement le marchand de chèvre, une à deux fois par an. La vie avec les animaux au milieu de la forêt le transforme.
À ce moment-là du récit, je me suis demandée, si ce livre était une fiction, un récit autobiographique, ou je-ne-sais-pas-quoi d'autre. Je suis allée au début et à la fin du livre. Il y a une postface qui dit:
J'ai joué avec les loups est une adaptation du récit oral de la vie de M.R. que j'ai enregistré sur un magnétophone au cours de l'hiver 1975. Il m'a raconté les années qui ont précédé sa vie solitaire et comment il a survécu dans une vallée perdue de la Sierra Morena pendant presque treize ans. Il avait six ans quand son père l'a vendu, et dix-neuf ans quand il est revenu vivre parmi les hommes.
Personne ne peut vérifier l'authenticité de ce que M.R a raconté, notamment sa relation particulière avec les loups et une vipère. L'auteur ajoute "Je vous dirai que l'important est moins ce qu'il a vécu que ce qu'il a cru vivre. L'imagination l'a sans doute sauvé de la solitude."
Avec cet oeil nouveau, j'ai repris le récit, en imaginant cet enfant d'une dizaine d'années seul dans la forêt, se débrouillant avec les quelques conseils, que lui avait donnés, le gardien de chèvre avant de partir. Il suit l'instinct des animaux, il se fit à leurs réactions, pour adapter son comportement. Il ne mange que les plantes, qu'il a vues être mangées, par des animaux.
Ce récit est particulier et formidable. La vie de M.R. est intrigante. Son adaptation, ou plutôt son obligation d'adaptation, est incroyable. L'expérience de sa réinsertion dans la société est de la même manière étrange à découvrir. Il ne savait plus parler, n'ayant personne avec qui conserver. Il ne savait plus marcher debout. Il ne savait plus manger avec des couverts.
Des gestes qui peuvent paraître simples, mais qui s'oublient au fil des années, lorsque l'on ne les réalise pas régulièrement.
Une histoire découverte, car l'auteur était présent au Salon du Livre de Paris.
Une histoire, à côté de laquelle j'aurai pu passer.
Cela aurait été dommage. Je vous conseille la lecture de ce livre, que vous soyez adolescent ou adulte. Il aurait très bien pu sortir dans une édition adulte.
Un livre dédicacé pendant le salon du livre. Ma première dédicace en espagnol. Une rencontre intéressante, avec l'auteur et cet enfant de la forêt.
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