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lundi 31 mars 2014

[Rencontre] Delphine Perret à Rennes à poils et à pétales

Il y a un livre, deux festivals, une ville et au milieu de tout ça: Delphine Perret. 

En ce moment, Delphine Perret passe et repasse à Rennes. 
Tout a commencé début mars, il était question de street art, de peinture sur les murs et de collages, pour Delphine Perret et Tian, tous les deux membres du Bocal. L'album-photo est juste en dessous. 
Elle reviendra pour Les P'tits Bouquineurs au mois d'avril. Je vous en parlerai surement. 
Entre les deux, j'ai lu Lettres à pattes et à poils et à pétales illustré par Delphine Perret et écrit par Philippe Lechermeier, paru aux éditions Thierry Magnier. Ça c'est maintenant. 


Lettres à pattes et à poils et à pétales

Un petit livre carré, et orange, aussi beau que le précédent qui était jaune, 
Une gamme de couleurs, un personnage pour chaque histoire, 
Une histoire racontée à travers des lettres, 
Un courrier drôle, émouvant, qui laisse des blancs, car il n'y a pas les réponses, 
Un vide à combler par le lecteur, des zones à imaginer, deviner. 

Les histoires sont croustillantes, comme celle du dictyoptère, qui sera invité chez la mante religieuse, qui le trouve mignon à croquer
Les histoires sont hilarantes, comme celle du moustique, qui ne cesse d'écrire des lettres à la fenêtre, tout le temps fermée, 
Les histoires sont émouvantes, comme celle de la rose, qui adresse son courrier au jardinier. 

Je me suis régalée avec ces histoires épistolaires, qui peuvent être lues et appréciées dès 8 ans. C'est un vrai délice, que je vous conseille vivement, pour les jeunes lecteurs mais aussi pour les grands. 


C'était à Gros Malhon, à Rennes, début mars ... 

Lorsque je l'ai rencontrée, j'aurai aimé dire un peu plus à Delphine Perret que

 "J'adooooooooooore ce que vous faites!".

Mais il y avait un mur à peindre, un sandwich à engloutir, et puis l'essentiel était dit. C'est toujours étrange de se retrouver face à un auteur, dont on attend les nouvelles parutions avec impatience, et qui sont dévorées dès leur réception. Quoi dire ? Comment le dire ? Ce n'était pas forcément elle, mais ses dessins, ses écrits, le truc en plus dans ses personnages, humains ou animaux, qui font que je les aime. Comment expliquer cette impression de lecteur à un auteur ? Comment parler de ses livres ? Je ne savais pas. 



Elle a créé sous nos yeux, un feuillage, une forêt, avec Tian. J'étais impressionnée. J'étais la lectrice, qui regarde l'histoire naître, sous le pinceau de l'auteur. Peut être que je devrai lui lire un de ses livres, pour transmettre l'émotion du lecteur ? 
Mais je ne suis pas très forte pour les discussions, les explications, alors je l'ai regardée peindre, aux côtés de Tian, sous les yeux fascinés de quelques enfants, en bavardant avec une organisatrice du festival Wall Street. C'était bien. C'était une rencontre hors du temps, sous le soleil rennais. 



Ce jour-là, la fresque était en construction ...


J'y suis retournée après, pour découvrir la fresque finie, belle, immense. 
Une explosion ? Une machine à désintégrer les gens ? Une machine à créer des couleurs ?


Le chemin est balisé jusqu'à la Maison Bleue, dans le quartier Saint-Martin. Il y a des petits bonhommes à grosses lunettes ou des extraterrestres à grands yeux, -qui sait?- qui jalonnent le chemin.


Je marche sur le trottoir le regard sur le sol. Je passe devant l'église, le bureau de tabac, et je les découvre ... 


Puis je suis allée  jusqu'à la Bibliothèque de Bourg-L'Evesque. Là près du feu rouge, au carrefour, sur le mur de la bibliothèque, je découvre un groupe de personnages qui aimerait bien tourner au coin de la rue. Ils sont plusieurs, ils marchent dans le quartier, ensemble. 


Pour aller plus loin ... aller vous balader à Rennes ... ou ... 





Le site pour Le Bocal

Le programme du festival Wall Street 

mercredi 11 mai 2011

Lettres à plumes et à poils - Philippe Lechermeier et Delphine Perret

Lettres à plumes et à poils
de Philippe Lechermeier et Delphine Perret
Thierry Magnier, Avril 2011.

Lorsque je passe un WE ou des vacances quelque part, peu importe le lieu si ce n'est que ce n'est pas chez moi, je ne peux pas m'empêcher d'entrer dans une librairie et de m'acheter un livre "pour l'occasion".
L'air de la mer m'a fait choisir récemment ce petit livre (je dirai 12x12cm), qui est un recueil de lettres. Il y a cinq animaux écrivains avec cinq histoires différentes. A chaque fois, le lecteur n'a accès qu'aux lettres envoyées par le personnage principal, et pas aux réponses. Elles sont sous-entendues dans la nouvelle lettre envoyée, lorsqu'il y a des remerciements ou des explications sur les événements qui ce sont déroulés entre l'envoi des différentes lettres. L'auteur joue sur les traits caricaturaux des animaux et sur les jeux de mots., liés aux animaux. Par exemple, le corbeau perd un fromage, qui sera récupéré par le renard. Les poulets représentent des gendarmes.
J'ai tellement aimé ce recueil, que je vous donne mon avis pour chaque histoire.

- Lettres du renard à la poule
Dans l'idéal, le renard veut manger tous les volatils de la basse-cour. Il met en place une stratégie, qui consiste à demander la main de sa fille à Mme la Poule, et à la convier avec de nombreux amis à la noce. Ce que j'ai préféré dans cette histoire, est l'ambiguïté entre les champs lexicaux de l'amour et de la voracité. En voulant passer pour le gendre idéal, le renard énumère ses qualités. 
Et puis, c'est un vrai travail que d'entretenir des crocs comme les miens, ça prend un temps fou, vous n'y songez même pas. Pour que mes dents soient bien blanches, sans caries, je les brosse trois fois par jour et je vais régulièrement chez le dentiste afin qu'elles brillent comme la lame d'un couteau bien aiguisé.
Chassez le naturel il revient au galop. Il y a de l'humour à tous les paragraphes. Il faut lire entre les lignes. On a envie de souffler à la poule, qu'elle se fait avoir. Mais... Je laisse découvrir la fin qui ne manque pas de piquant. 

-Lettres de la fourmi à sa reine
Le ton change du tout au tout. C'est ce qui surprend dès le début. L'auteur a donné des tons différents à l'écriture des lettres. On aurait pu craindre un ennui au fil des lettres, ce n'est pas du tout le cas. Une fourmi, animal réputé travailleur, demande à sa reine un peu plus de considérations sur ses conditions de travail... LEs ennuis commencent !

- Lettres de l'escargot à la limace
Un morceau choisi:
Je suis tombé sur votre photographie en feuilletant un catalogue de graines pour le jardin. Depuis, ma vie est toute bouleversée. J'ai du mal à décrire ce que j'ai ressenti, c'est la première fois que cela m'arrivait, une agréable sensation de légèreté en même temps qu'une douloureuse envie de vous serrer entre mes glandes muqueuses.
Et c'est comme ça, du début à la fin. J'adore!

- Lettres du cochon d'Inde qui voulait changer de nom
J'ai moins apprécié cette histoire. La requête du cochon d'Inde est un peu futile, et le nom qu'il voudrait avoir pour remplacer "cochon" n'est pas forcément mieux à mon goût. Bref, celle-ci est l'histoire que j'ai le moins aimée sur les cinq.

- Lettres du corbeau aux poulets
Tout naturellement, le corbeau écrit des lettres anonymes pour dénoncer ses voisins, et les poulets (auxquels le corbeau s'adresse comme à des volatils du poulailler) jouent le rôle de policiers. Les références aux relations de "bon" voisinage entre humains pullulent.
L'ouvrage se finit en beauté, une bonne impression du début à la fin.
Le hasard fait bien les choses, je ne regrette pas du tout, mais alors pas du tout, du tout d'avoir acheté ce livre. Je vous le recommande même chaudement.
 J'ajoute un dernier point positif: les illustrations de Delphine Perret qui accompagne très bien le texte. Il y a de la suggestion, mais pas de révélation sur les jeux mots avant la fin de l'échange épistolaire.