mardi 10 décembre 2013

Jojo la mache et Lola - Olivier Douzou

Deux histoires de vaches, 
Deux histoires séparées de 20 ans, 
Une histoire de vaches pour souhaiter un anniversaire. 


À l'origine, il y a eu ....

Jojo la mache
d'Olivier Douzou
Le Rouergue, 1993. 


Jour après jour, Jojo, la m(v)ache perd un petit morceau. Les mamelles en soleil, les cornes en lune, la queue en étoile filante. Jour après jour, Jojo disparaît. Mais Jojo est toujours là, la nuit comme le jour, dans le ciel. 
Un histoire drôle ? Une histoire de deuil ? Une histoire de mémoire ? 


Pour ce qui est de l'influence de Jojo sur la littérature pour la jeunesse, voici ce qu'écrit Sophie van der Linden, ans son ouvrage, Lire l'album, au sujet de Jojo La mache *: 
Les années 1990 voient l'apparition de démarches éditoriales novatrices qui donnent toute leur ampleur à l'album contemporain. En 1993, Jojo la mache inaugure une collection d'albums aux éditions du Rouergue dont l'auteur, Olivier Douzou, devient le directeur. Dès le premier album, le travail sur la langue interagit avec les images et l'ensemble des dispositifs formels au sein d'un format carré. À l'opposé du rapport ayant cours dans l'illustration, les messages visuels sont promordiaux et les messages linguistiques s'adaptent aux représentations plastiques dont les styles graphiques sont inhabituels. Du point de vue du contenu, l'humour, les narrations minimalistes et la subtilité des thèmes abordés sont maîtrisés en fonction du support et de la matérialité du livre. 

20 ans plus tard, il y a eu ...

Lola 
d'Olivier Douzou
Le Rouergue, 2013. 



Elle est plus grande. Il y a un petit air de modernité, un peu de cette géométrie qu'Olivier Douzou aime tant ces dernières années. Une vache de lait qui se déconstruit et finit en brique de lait. Des jeux de mots  autour du lait, et de la vache qui produit le lait. Des jeux avec les formes, comme c'était le cas dans Jojo la mache
Un album qui raconte un peu une histoire, mais qui est surtout un petit plaisir, pour fêter les 20 ans de Jojo. Un album, pour s'amuser avec les différentes parties du corps.Un album avec lequel on se fait plaisir, comme un souvenir. Le papier est beau, la qualité de l'impression, rien à redire. Un album, que j'ai acheté pour garder, pour collectionner.  

Mais moi je me demande quelles vaches trainent dans les environs de la maison d'Olivier Douzou, car en 20 ans, elles sont devenues de plus en plus étranges ! 

Un autre avis sur Jojo et Lola, chez Méli-mélo de livres

L'extrait est issu de Lire l'album de Sophie van der Linden, aux éditions de L'atelier du Poisson Soluble, à la page 19. 

lundi 9 décembre 2013

La treizième petite enveloppe bleue - Maureen Johnson

Les Treize petites enveloppes bleues m'attendaient depuis longtemps, 
Ce livre, je l'avais acheté, car Capucine me l'avait conseillé, 
Je l'ai ressorti de ma bibliothèque, pour le lire, juste après avoir acheté La dernière petite enveloppe bleue
Je les ai dévorés tous les deux, à la suite. Je les ai adorés... 


Treize petites enveloppes bleues
de Maureen Johnson
Gallimard Jeunesse, 2006. 


Quatrième de couverture : 
Règle n°1: Tu ne peux emporter que ce qui tiendra dans ton sac à dos.  
Règle n°2: Tu ne dois emporter ni guides de voyage ou de conversation, ni aucune aide pour les langues étrangères.  
Règle n°3: Tu ne peux pas prendre d'argent en plus, ni de carte de crédit, de chèques de voyage, etc.  
Règle n°4: Pas d'expédients électroniques. Ce qui signifie pas d'ordinateur portable, de téléphone portable, de musique, d'appareil photo.  
C'est tout ce que tu as besoin de savoir pour l'instant. Rendez-vous à la Quatrième Nouille. 
Lorsqu'elle découvre ce message de Peg, sa tante adorée qui vient de mourir, Ginny est loin d'imaginer qu'elle en recevra treize au total et que ces petites enveloppes bleues l'emmèneront loin, bien loin, pour un incroyable voyage à travers l'Europe. Et transformeront à jamais sa vie de jeune fille rangée, timide et sage ... 

J'ai lu les deux livres à la suite, alors je vous livre les quatrièmes de couverture à la suite, 
J'ai lu les deux livres à la suite, alors je vous en parlerai comme s'ils n'étaient qu'un. 

Même si vous n'avez pas lu le premier, le résumé du deuxième, ne vous gâchera pas le plaisir, au contraire, il vous donnera encore plus envie de savoir ce que sont devenues les treize petites enveloppes bleues.

La dernière petite enveloppe bleue
de Maureen Johnson
Gallimard Jeunesse, 2013. 

Quatrième de couverture:
Ginny Blackstone pensait avoir vécu la plus grande aventure de sa vie l'été de ses dix-sept ans. Treize petites enveloppes bleues, léguées par sa tante adorée avant de mourir, l'avaient envoyée à la découverte de l'Europe et d'elle-même, seule avec son petit sac à dos. Treize, moins une, qui avait disparu avec le vol de son sac. Quelques mois plus tard, Ginny reçoit un mystérieux message d'Angleterre : un certain Oliver a récupéré la fameuse enveloppe.
Sa dernière aventure l'attend, de Londres à Paris, d'Amsterdam à Dublin, cette fois accompagnée d'un ex, d'un futur et d'une rivale...
Les voyages de Ginny, m'ont donné envie de reprendre mon sac à dos, et de partir à travers l'Europe (encore). Amsterdam, Rome, Paris, Londres, je suis allée dans plusieurs villes décrites dans ces deux romans. J'ai aimé retrouver l'ambiance, j'ai aimé retrouver des souvenirs. J'ai traversé l'Europe aux côtés de Ginny comme accrochée à son épaule. 
Sa tante, de manière posthume, à travers un jeu de piste ou une chasse aux trésors, l'emmène à la découverte des lieux qu'elle a elle-même visité ou habité. Ginny suit les traces de sa tante, en ouvrant chacune leur tour les petites enveloppes bleues. Elle découvre l'Europe, les Autres, le Monde, mais aussi elle-même. Au milieu de ce voyage, il y a un puzzle à reconstruire, une énigme à élucider. À la fin du premier roman (qui devait être seul à l'origine), tout se finit. On ne se rend pas compte que le puzzle n'est pas réellement complet. La treizième enveloppe a été perdue. Ginny est retournée chez elle. 

Voilà. 
The End. 
Mais non ! 

Plusieurs années l'auteur, Maureen Johnson, propose une suite pour savoir ce qu'est devenue et ce que cache cette treizième petite enveloppe bleue. Le trésor. Ginny repart en Europe, cette fois, le côté enquête, est plus présent. Il y a également une facette plus humaine, car Ginny ne voyage pas seule. Au lieu d'aller à la rencontre d'inconnus, elle devra apprivoiser ses compagnons de voyage, et faire avec les humeurs de chacun. Elle en découvrira encore plus sur sa tante, elle n'est vraiment pas au bout de ses surprises. 

Il faut au moins lire le premier, et les deux c'est mieux. Je l'avais laissé traîner, c'est l'achat du deuxième qui m'a décidé. Je suis contente d'avoir lu les deux en un seul bloc, mais dans un même temps, je regrette de ne pas avoir fait la rencontre de Ginny et de Peg plus tôt. Je n'aurai pas du faire attendre ce livre.... 

Je Bouquine conseille aussi ces romans ...



Si vous avez des envies de voyages, il y a aussi ...

Un livre de la collection Les Concentrés. Beaucoup de villes, pas tant d'informations sur chacune d'elle, mais une invitation à aller plus loin, à voyager, à sortir de chez soi, pour aller voir ailleurs...


Grandes capitales du monde 
Textes de Gérard Dhôtel
Illustrations de Stéphane Nicolet
Nathan, 2013, collection Les Concentrés.


Il y a aussi cette collection interdite aux parents. Je suis fan des guides de voyage Lonely Planet, maintenant je dois trouver un enfant à emmener aux État-Unis pour tester ce titre qui leur ait destiné. 
Sur le site de l'éditeur, Lonely Planet, on lit: 

  • Dans un style parfaitement adapté au jeune public, ce livre illustré propose de découvrir les États-Unis autrement, à travers des faits insolites et des anecdotes fascinantes.
  • Sites incontournables (mont Rushmore, Golden Gate Bridge, Mississippi), gastronomie (les hamburgers et le Coca-Cola mais aussi le chili con carne et le beurre de cacahuète), événements historiques (l’immigration, la conquête de l’Ouest, la bataille de Little Big Horn), culture (les voitures, le rap, le rodéo)… Chaque thème est abondamment illustré de photos, et chaque information est mise en scène grâce à de nombreux dessins, bulles et vignettes.
  • Un ouvrage ludique et plein d'humour, idéal pour les futurs grands voyageurs !

Il m'a donné envie de voyager ce livre .  Et vous ? Quelle est votre prochaine destination ? 


Les références de ce livre: ICI.

dimanche 8 décembre 2013

En face des Champs Libres ...

... il y a beaucoup de lumières en ce moment...


La soirée s'éclaire. Une multitude d'ampoules brillent au milieu des rires et des cris.
Les Champs Libres brillent de milles feux, reflétés par les parois vitrées...




 




Et puis il y a un instant plein de douceur ... Ça dégouline de plaisir ...



C'est en ce moment sur l'Esplanade Charles de Gaulle , à Rennes ..
Alors évidemment, il y a moins de monde à bouquiner sur les coussins du secteur jeunesse ! C'est curieux et si inattendu ! Les enfants ont préféré l'odeur du sucre, plutôt que celle des pages  d'un livre.


Au Galop !


Luc Blanvillain, je ne m'en lasse pas - Le Coeur d'Alice et Le Démon des Brumes

Ce dimanche, je relis des romans de Luc Blanvillain
Deux romans récemment parus, Deux romans différents, 
Deux romans du même auteur, Deux romans pour adolescents. 

Un roman lu en partie dans un bain bien chaud ....

Le démon des brumes
de Luc Blanvillain
Seuil, 2013.

Quatrième de couverture: 
Comment Raphaël aurait-il pu savoir qu'en offrant cette bague à Laura, il accomplissait le premier acte d'une prophétie maléfique millénaire ? Etcomment Laura aurait-elle pu soupçonner Melvil, nouvel élève du lycée au charme irrésistible, d'être lié à elle par une même prophétie ? Le Démon des Brumes, resté tapi dans l'ombre depuis des décennies, vient d'accomplir sa dernière métamorphose et s'apprête à répandre la terreur parmi les hommes. Raphaël et Laura sont les outils de son projet démoniaque; eux seuls seront peut-être capables de l'arrêter. 


Ce rose sur la couverture ... Ce jeune homme au regard qui se veut ténébreux ... Je fus septique au premier abord... Et puis j'ai lu ... Je n'ai plus lâché ce roman, jusqu'à la fin. 

Le quatrième de couverture, et mon enthousiasme sont bien suffisants pour vous inciter à lire ce roman. Sauf que je tiens à préciser que Raphaël n'a pas offert la bague, si dangereuse à Laura... Non, c'est plus complexe. La bague est venue à elle, car elle était prédestinée. Tout ça à cause de parents, un peu trop portés sur les légendes. 

Il ne faut pas en dire beaucoup plus, car la chasse aux indices, la découverte progressive de cette légende, et des êtres qui y prennent part, seraient gâchées. Ce fut un plaisir de comprendre peu à peu, en même temps que les adolescents. 

J'ai aimé sentir l'histoire partir d'un lycée, qui ne semble rien avoir d'exceptionnel, 
J'ai aimé sentir le fantastique prendre le pas sur le quotidien des adolescents, 
J'ai aimé sentir la tension monter, l'angoisse prendre de l'ampleur, 
J'ai aimé sentir le suspens de plus en plus important, 
J'ai aimé sentir, qu'à la fin rien n'est vraiment fini, même s'il ne semble pas avoir de suite prévue. 

Un roman, pour ceux qui aiment les légendes, et les histoires de démons, qui trainent ça et là, près d'un lac brumeux, en plein milieu de la nuit. 

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Un roman offert dans un joli paquet, rempli de coeurs ...

Dans le coeur d'Alice
de Luc Blanvillain
Hachette, 2013.

Quatrième de couverture: 
Alice a décidé que Jonas était l'homme de sa vie. Mais Jonas a une petite amie. Qu'à cela ne tienne, Jonas est quand-même l'homme de sa vie. Il est en psycho. Il est solitaire, et il sent bon la nuit. Tandis qu'Alice tente désespérément de le séduire, Jonas, lui, se met en tête d'explorer le passé mystérieux d'Hubert, le voisin. Qui est vraiment Hubert ? Est-il le gentil monsieur qu'Alice a toujours connu ? Autant de questions qui éveillent les inquiétudes d'Alice, mais ne la détournent pas de son objectif initial : Jonas.



La vie se déroule sans embuche, sans secousse, et puis il y a un événement, une rencontre, un élément perturbateur, qui fait qu'il est temps de raconter son histoire et d'en faire un roman. Alice vit depuis plusieurs années à côté de chez Hubert, qui est psychologiquement dérangé, mais pour elle c'est juste Hubert, le voisin, qu'il faut aller chercher aux quatre coins de la ville, lorsqu'il se perd. Ça n'a pas changé après la mort de sa mère, Par contre son père, écrivain célèbre, sort encore moins de chez lui. Edouard, son meilleur ami, est toujours là, quoiqu'il arrive. 

Puis tout s'accélère, - d'ailleurs, tout va tellement vite que j'ai du relire les 10 premières pages, pour bien comprendre ce qui se passait dans le coeur d'Alice - ... Alice pourrait en pincer pour Léopold, mais déjà elle rencontre Jonas - dont elle tombe amoureuse, dès le premier regard - et sa petite amie Julie, - et oui, sinon cela aurait été trop simple -.  Et puis, il y a son père aussi, Xavier, qui fait la connaissance de Sibylle, qui aimerait bien interviewer cet auteur célèbre, pour faire un scoop. 

Ce que j'ai aimé ...
L'auteur réussit très bien à mettre en avant la relation père/fille, qui évolue après la mort de la maman d'Alice, et encore plus lorsque l'adolescente a besoin de parler de ses histoires d'amour. Il n'est pas facile de se rendre compte que son père se prépare, et se fait beau pour une autre que sa mère.
 
Les relations que tissent Alice et son entourage avec Hubert, sont complexes, comme la manière dont pense ce voisin, un peu particulier. Il y a quelque chose chez Hubert, qui ne tourne pas rond, mais pour Alice c'est ainsi. Elle ne s'est jamais vraiment demandé pourquoi un infirmier passe régulièrement pour lui administrer un médicament. La cascade d'évènements perturbent le quotidien d'Alice, mais aussi d'Hubert qui se met à réagir bizarrement. Il est intéressant d'associer des  histoires d'amour d'adolescents - qui semblent futiles, même si Alice dirait forcément le contraire - , avec ces questionnements sur le handicap mental. Il y a un côté léger dans ce roman, mais pas seulement. 

Ce que j'ai moins aimé ...
Sincèrement Alice a un coeur compliqué. Je n'ai pas toujours réussi à la suivre, dans toutes ses questions existentielles, sur le pourquoi du comment, aimer tel ou tel garçon. Se dire que oui, mais que non, et pourquoi pas oui en fin de compte ...

Peut être que j'ai passé l'âge de comprendre les questionnements d'une adolescente...
Peut être que l'auteur a voulu mettre en avant la difficulté de s'y retrouver dans son statut de fille, et de femme, lorsque l'on vient de perdre sa mère ... 

Pour conclure, un bon roman, dont j'ai apprécié la lecture, et les questions posées sur le handicap, et la vie quotidienne des personnes handicapées mentales, qui vivent seules. Par contre, il y a un peu trop d'histoires de coeurs à mon goût. 

samedi 7 décembre 2013

Le voisin lit un livre - Koen van Biesen

Le voisin lit un livre
de Koen van Biesen
Alice Jeunesse, 2013

Quatrième de couverture: 
Chhhuuut ! Silence ! Le voisin lit un livre. Mais la petite voisine de l'autre côté du mur, que fait-elle ? Chhhuuut ...


Le milieu du livre, comme la cloison entre deux appartements, d'un côté un homme qui espère lire un livre tranquillement, de l'autre côté une petite fille, tout à fait normale, qui joue, chante, cours, saute... qui fait du bruit donc ! 
La tension monte. Comment faire ? Le voisin craquera-t-il ? Les activités de la petite fille deviennent de plus en plus bruyantes. Jusqu'au moment où le voisin vient lui offrir ... un livre ! 
La chute, je ne vous la raconte pas, elle est vraiment drôle. Elle nous invite à reprendre l'album à partir du début, à le lire différemment, et  à mieux observer certains détails. 

Un album, dont j'ai beaucoup aimé la réalisation graphique, - qui est beaucoup numérique à mon avis-. L'auteur assemble des photographies, des collages et des dessins au trait, auxquels il a donné un effet de tamponnage. 

Un album, sur la vie en commun, mais aussi -et surtout- sur le plaisir de lire, avec beaucoup d'humour, sans utiliser beaucoup de mots. Pour tous. 

Un album, trouvé par hasard à la bibliothèque. Une très bonne trouvaille.