Nox (1)
Ici-bas
d'Yves Grevet
Syros, 2012.
Quatrième de couverture:
Une ville basse enveloppée d’un brouillard opaque -la nox-, plongé dans l’obscurité. Des hommes contraints de marcher ou de pédaler sans cesse pour produire de la lumière. Une société codifiée, régentée par une milice toute puissante. Des amis d’enfance qui s’engagent dans des camps adverses. Un héros qui se bat pour épouser celle qu’il aime. Une jeune fille qui vit dans la lumière, prête à tout pour retrouver la femme qui l’a élevée.
Je vous en ai déjà parlé un peu, comme ça en passant. Mais je ne me suis pas encore arrêtée sur ce roman, sorti il y a moins de deux mois. Pourtant il a été lu dès sa réception et en seulement quelques jours. Pourquoi attendre alors ?
Parce qu'il y a de ces livres, que j'aime voir traîner sur mon bureau.
Parce qu'une fois, qu'ils sont chroniqués, ils sont rangés, un peu perdus au milieu des autres.
Parce que dans une chronique, il faut mettre des mots sur ce que j'ai ressenti pendant la lecture,
Parce qu'il y a des livres qui se dégustent, mais qu'il est difficile de dire quel goût ils ont.
Parce que j'aime faire durer le plaisir et me demander comment je vais vous en parler.
Parce que j'aimerai savoir la fin avant de vous raconter le début.
Parce qu'en le gardant pour moi, j'ai l'impression que c'est une histoire juste pour moi.
Parce qu'en parler, ça veut dire prendre le risque de l'exposer aux critiques, et je l'aime trop pour ça.
Dans ce roman, il est question d'un groupe d'adolescents que la société avec ses codes et ses règles tiraillent et séparent. Il n'y a pas d'époque pour ce genre de pressions extérieures. D'ailleurs il est difficile de situer la période à laquelle se passe cette histoire. Il s'agirait d'un futur, mais nous sommes loin des récits de science-fiction, qui décrivent un monde rempli d'ordinateurs hyper-puissants, où tout le monde se déplace en voitures volantes.
En ce qui concerne Lucen, il a pris "l'habitude d'écrire les yeux fermés parce qu'ici l'énergie est rare et qu'on la garde pour la survie."
À la question Pourquoi faut-il accepter sa condition sociale ?, il se doit de répondre "Premièrement, parce que ne pas avoir à faire de choix, ça évite d'en faire des mauvais. Deuxièmement, parce que c'est plus simple de faire le même métier que ses parents, puisqu'on baigne dedans depuis tout petit et qu'ils peuvent nous former et nous aider. Et enfin, troisièmement, parce qu'un monde où personne ne désire la place de l'autre est un monde sans conflit." p.6
Tout de suite, ça plante le décor... Je n'ai pas envie d'en dire beaucoup plus sur ce roman, je ne veux pas gâcher le plaisir de découverte en accumulant les extraits ou en retraçant les grandes lignes de l'histoire. Ce qu'il faut savoir c'est que la société a toujours ses inégalités, que je ne connais aucun monde parfait (sinon j'y habiterai), et que quelque soit le décor, le temps, le lieu, il convient de s'interroger sur ce qui nous entoure et ce que nous voulons pour nous et pour les autres plus tard.
Ce roman, planté dans une société qui n'est pas la nôtre et qui est très bien construite et décrite par Yves Grevet, parle de corruption, d'amour, de hiérarchie, de survie, d'inégalités, de construction de soi-même... des thèmes universels sur lesquels on s'interroge après la lecture de ce roman.
Une histoire simple et très riche à la fois, qui permet l'évasion, qui attise l'imagination, qui pose des questions, qui capte l'attention, voilà ce qu'est Ici-Bas, le premier tome de Nox.
Ce livre a été en partie lu, sous un soleil d'automne en regardant les enfants faire des châteaux de sable et les grands jouer au frisbee.
Comme la plupart (tous ?) des livres des éditions Syros vous pouvez retrouver ce livre en format numérique (par exemple ici, chez Amazon), ça veut dire que vous pouvez commencer à le lire, bientôt, là, dans quelques instants !
Jolie chronique :)
RépondreSupprimerMoi je ne suis pas autant enthousiaste mais bon !