vendredi 4 mai 2012

Le premier été - Anne Percin

Le premier été
d'Anne Percin
Éditions du Rouergue, 2011. 
Collection La brune. 

Quatrième de couverture: 
Deux soeurs se retrouvent une fin d'été en Haute-Saône, afin de vider la maison de leurs grands-parents décédés. Depuis longtemps, Catherine, la benjamine, se tient loin de ce village... Pourtant, chaque coin de rue ou visage croisé font surgir en elle des souvenirs précis et douloureux. Sa soeur aînée a fondé une famille, elle, non. Devenue libraire, c'est une femme solitaire. 
À l'adolescence déjà, elle passait ses heures dans les lires. Mais pour ce qu'elle a vécu, ici, l'été de ses seize ans, l'été de sa lecture du Grand Meaulnes "il n'y a pas eu de mots. Il n'y en a jamais eu, ni avant, nu après. C'est quelque chose qui ne ressemble à rien d'écrit." Quinze années ont passé, et personne n'a jamais su quel secret la tenaillait depuis tout ce temps, le drame dont elle a peut-être été coupable. 
C'est une histoire d'innocence et de cruauté que nous raconte Anne Percin. Sensuelle et implacable à la fois, douce-amère comme tous les crève-coeurs de l'enfance. 

Il n'y a pas grand chose à ajouter, à part l'extrait qui suit. J'ai été prise au plus profond de moi. J'ai eu peur. J'ai angoissé. J'ai pleuré. J'ai adoré. J'ai été bouleversé par ce regard sur la société. 
À la dernière page, je l'ai refermé et j'ai fait "Ouaahhhhh ! La belle claque en pleine face!". J'aime beaucoup l'écriture d'Anne Percin dans ce livre. 
Que vous soyez adolescents ou adultes, 
À lire sans attendre !
.... par contre pas  forcément le jour où vous avez besoin de bonheur, d'un ciel bleu, et de petits oiseaux...  Je rassure ce qui pourraient prendre peur, il n'y a rien de trash, ni de violent dans ce livre. Juste une vérité crue, "implacable" et "douce-amère". Bonne lecture !

Extrait p. 88. éditions du Rouergue de 2011. Collection La brune.
À l'extrémité du parc, une haie épaisse de sapins forme un mur qui paraît infranchissable. Quand je m'approche, je vois cependant une petite ouverture, comme un passage secret. Je l'emprunte et me trouve devant une petite grille de fer rouillée, qui ne ferme pas. De l'autre côté commence un pré. Je suis sortie du parc. Je pense à toi en ce moment, sans doute restée dans les chambres de la colo en compagnie de Xavier... J'imagine ce que vous êtes en train de faire. Ou plutôt, je tente de l'imaginer, mais je me heurte au vide. J'essaie de t'imaginer entre ses bras, ta minijupe soulevée. Je n'y arrive pas, je recommence. C'est lui que je n'imagine pas, cette silhouette de grand garçon poussé trop vite, maladroit dans ses gestes, brutal peut être, qui feint l'assurance pour cacher sont trouble. Je m'aperçois que ce qui me retient de te jalouser en cet instant, c'est l'antipathie que j'éprouve pour lui. Il n'a rien de ce que je pourrais désirer chez un garçon - et je ne sais même as ce que c'est, ce que je désire. Ca n'a pas d'identité, pas de nom. Mais ça a un corps.

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